lundi 14 octobre 2013

Félix MIGNON

Félix MIGNON : tué à VYNKT le 26 mai 1940.
Mon père avait dû aller reconnaître le corps de son frère Félix à Vynkt. Les corps étaient en état de décomposition avancée, le seul élément qui a pu l'aider, c’était de reconnaître les bottes qu'il ,portait.
Félix faisait partie d'un régiment de D.T.C.A. de Namur.Il était affecté aux cuisines et ne disposait d'aucune arme. Il s'était lié d'amitié avec Honore De Groote, né aux USA et qui a ensuite après la guerre travaillé à la construction de la centrale de Mol.
Les batteries de cuisine roulante étaient des cibles de choix pour l'aviation ennemie (très visibles du ciel). Ils ont subi des bombardements et lors du sauve qui peut, (les officiers ayant déjà décroché) Félix a accompagné son ami Honoré au lieu de suivre ses camarades wallons.
Ils ont été pris en otages avec des vieillards, femmes et enfants (la femme d'Honoré et leur fillette)et enfermés dans ces maisonnettes à colombage.( cfr photos).
Les allemands les poussèrent devant eux pour attaquer les soldats Belges qui résistaient encore. A un moment donné, la fusillade a éclaté et Félix s'est enfui vers les Belges mais a pris une balle dans le dos; tandis qu'Honoré, sa femme et sa fillette se jetaient dans une petite déclivité à l'opposé.
Après la bataille, un médecin est venu constater le décès. Sur les photos, Honoré est le petit homme à lunettes.
Le corps rapatrié dans un cercueil de zinc fut enterré dans la tombe familiale, auprès de ses aïeux  ; en 44, le corps de son frère vint s'ajouter (Raphaël, résistant).
l'ancien cimetière de Houmont était constitué d'une butte entourée d'un mur de pierre; cette butte fut arasée, les pierres tombales enlevées, il ne restait rien suite à l'acidité du sol, à l'exception de quelques petits morceaux de bois, une poignée de cercueil...
Le cercueil de zinc, par contre, était intact. Nous (René, Jean MIGNON et moi) l'ouvrîmes ; il fut décidé de transporter le tout au nouveau cimetière non sans avoir rempli le cercueil de terre, (tu es poussière et tu...) .Cette tombe vient d'être rénovée, elle porte le n°50.
Merci à Philippe MIGNON qui a pris en charge les frais  de cette  restauration et à son cousin Raphaël MIGNON qui a exécuté  le travail.
la croix est celle qui surmontait le monument familial
à l'arrière on peut voir un impact de balle.










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Félix MIGNON tué à Vynkt 26 mai 1940








samedi 7 septembre 2013

RUINES maison natale à Houmont(mon père est visible)

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    Ce sont les Américains qui ont incendié les maisons (obus dans le fenil) pour empêcher les Allemands de s'y réfugier. cela eut lieu le 1 janv.1945 alors que les autres maisons brûlèrent la veille.
    Au début des années soixante, j'ai reçu un couple de Philadelphie: Willard-levy. Le vétéran avait apprécié la solidité de la voûte des caves lors des explosions. Il a voulu également revoir Milliomont (First Aid Station) une maison à gauche en contrebas qui est actuellement un gîte.

mon "exode"

notre maison brûle le 1 janvier  1945 (incendiée par chars américains)
nous passons une nuit chez Lucien DEFOY(dont la ferme servira de centre de premiers secours, tout comme celle de Henri WINKIN).
Chez SCHUL (maison suivante), des coups de feu sont tirés dans la porte.
Ma grand-mère maternelle soigne un blessé de Senonchamps.
Oncle Léon DEFOY, mari de tante Anne Mignon, prépare chevaux et attelage; les soldats Américains poussent le chariot qui glisse sur le verglas à Lavaselle. Nous sommes accompagnés de Joseph ADAM.
A Rosieres, nous passons une nuit chez Thiry, cousins de mon père: il faut dormir à même le sol, malgré le froid intense. Joseph ADAM me tenait par la main; les pieds du petit René (né le six juin 1944)étaient rouges de froid.
Chez JACOB, marraine de ma mère, nous rencontrons des réfugiés de RECHRIVAL. (eau sur le feu)°
chez tante Marie (sœur de ma grand-mère) on recherche des habits pour moi.
papa est arrêté par les Américains; il leur promet de revenir avec de l'alcool s'ils le laissent passer.(promesse non tenue)
on retourne chez tante Marie en se cachant derrière les haies.
nous devons monter dans un camion militaire piloté par des soldats afro américains; ce faisant, papa perd son porte feuille qui contenait trente mille francs;( il avait vendu un cheval) un soldat noir le lui rend.
Prochaine étape, GRANDVOIR chez tante Héloïse, épouse de René GEORGES.
avec un cousin, Emile ANTOINE (mennique) on ramène le bétail de Houmont à TOURNAY, tout en obligeant le bétail à marcher en tête à cause des mines. Nous y resterons jusque la mi-avril. Papa achète une meule de foin...cher.
Accompagnée du cousin Marc l(GEORGES), ma mère va chercher du ravitaillement à Neufchâteau en tirant un traîneau sur la neige.
Entre-temps, Catherine, ma grand-mère et son fils Adelin sont rentrés avec la famille SCHUL, puis revenus à Tournay
Départ vers PINSAMONT; ma mère ne veut pas y rester, car tandis que papa est aux champs, elle entend les explosions des mines.
Retour dans les ruines à BRUL HOUMONT, vie dans les étables, tout en poursuivant la reconstruction; o dormait encore en bas quand mon frère Francis est né (mai 46)
les Américains  occupaient le village: une femme entrouvrait la porte et montrait une bouteille. les habitants l'invectivaient: (nich troye! elle répondait: "nin si noir qui les americains!"
elle donna naissance à unpetie métisse..très gentil.

mardi 15 janvier 2013


C'est l'année du débarquement en Normandie, le 6juin; c'est ce jour qu'est né mon deuxième frère , René (surnommé l'américain)
Le 16 déc 44 voit le début de l'"offensive".
Bastogne ne tombera pas, mais les villages en périphérie souffriront énormément. Notre maison sera incendiée le 1° janv 45.
Un chapitre sera consacré à cet épisode
C'est aussi en 44 que sera assassiné Raphaël MIGNON, à Fauvillers, par des soldats Allemands.Il était sous les ordres de l'avocat KAUTEN, (armée secrète)
Je reviendrai sur l'histoire de Raphaël et son frère Félix (mort à Vynkt en 40)
Pendant les combats, les gens vivaient dans les caves; cette situation a été décrite par de nombreux témoins .
Quelques souvenirs personnels:
- en montrant le talus situé entre les maisons DEFOY Lucien et MIGNON Francois, ma mère m'a raconté qu'elle me portait dans ses bras et s'enfuyait en se courbant pour éviter les balles.
- il a fallu évacuer avec attelage dans le froid et la neige: les pieds du petit René commençaient à geler.
- un officier allemand est descendu dans la cave, disait maman, très distingué avec ses gants et son képi; il a dévisagé chacun des civils sans rien dire et est remonté à l'air libre.
- notre maison était occupée par des allemands et celle d'en face (chez CLARENNE) par des Américains. Papa aidait de jeunes soldats allemands désireux de se rendre à passer chez Clarenne par la porcherie.
- début janvier 45, voit entrer en scène la 17th ABN ; j'aurai l'occasion de publier de nombreux documents et témoignages recueillis dans les années 80 suite à mes rencontres avec des vétérans de cette division aéroportée